En fondant une famille, je n’aurais jamais imaginé devoir vivre un quotidien sans mes enfants. Je les ai voulu, porté, couvé, louvé même. Jamais l’ombre d’un de mes neurones n’avait pensé à cette situation possible ni à ce vide qu’ils laissent aujourd’hui un vendredi sur deux, les semaines où ils ne sont pas avec moi. Je ne savais pas combien ce manque pouvait être glacial et pesant, te serrer le coeur et te mettre en apnée jusqu’au vendredi suivant, quand enfin je récupère mes enfants . La petite vingtenaire que j’étais, remplie d’espoir et de confiance n’avait pas prévu cela non, il y a un peu plus de 11 ans alors qu’elle se faisait passer la bague au doigts. Parce que le mariage, c’est pour la vie, jusque la mort nous sépare. C’est le bon Dieu qui la dit, et le prêtre aussi. aujourd’hui, mon quotidien de trentenaire est loin du rêve de princesse fondant la famille parfaite. 3 magnifiques enfants sont nés de cette union aujourd’hui dissolue. Et chaque semaine impaires, le même silence….pas de bruits dans les chambres, pas de pas rapides vers la cuisine afin de venir me rejoindre, pas de ” mamamnnnnnnnnnn il a pris mon camionnnn ” , pas de bisous le soir . Pas de bain à donner, pas de calins-bisous avant le coucher. Juste le calme, des lits vides et des boites à jouets qui attendent que l’on viennent y mettre le bazar, mon coeur si vide d’eux et l’ironie de la situation. Parce que oui, il fut un temps où , lorsque mon quotidien était d’être leur maman chaque jour, il m’arrivait de trouver cela pesant, épuisant même. Combien de fois ai-je rêvé de prendre un aller simple pour la papouasie, histoire de trouver un calme et fuir la tempête ? Tempête que je croyais être eux alors que qu’ elle n’ était nulle autre que moi, que nous, et ce malaise qui grondait dans ma vie et mon coeur. Dans notre vie d’ adulte à l ‘histoire de couple compliqué. Et alors qu’aujourd’hui je me reconstruit petit à petit une autre vie, que je tente de mettre des mots sur les émotions qui me submergent sans crier gare alors qu’ elles etaient restée si longtemps enfuient, que ma vie est faite de planning en mode ” avec ” ou ” sans ” enfants, je me dis qu’il était temps que je les regarde enfin en face, ces petits bouts-là, que je vois combien vivre en leur compagnie est d’une douceur enivrante, que leurs pas dans l’escalier et leurs appels à l’attention sont un présent à ma place de maman. Qu’il est ironique de devoir changer de vie pour désormais mesurer la chance que j’ ai de les avoir dans la mienne. C’est idiot, mais ce fut pourtant le prix à payer pour enfin me retrouver moi, en tant que mère. La vie est à double tranchant, car si je sens bien que mon être tout entier tend à être aligné, je ne peux profiter de ma maternité re-épanouie qu’une semaine sur 2. Le temps nous est désormais compté. Alors ce temps que l’on a ensemble, si précieux, nous tentons de le rendre heureux et magique, joyeux et drôle, ensemble et pas autrement. Ne perdre aucunes miettes de leurs sourires, de leurs rires, de leur joie de vivre. Ne manquer aucuns regards, aucunes grimaces, aucuns soirs où ils sont là . Des goûters fait ensemble, de la fuck- food, des petits- dejeuners qui s’éternisent, et un temps considerable pris à se caliner dans le salon en regardant des dessins- animés. On se fait des blagues, on se chatouille, on se dit qu’ on s’aime 1000x par jour, au moins. Et on part dans les bois, en ville, à la campagne ou à la maison et on profite de nous. On se crée de jolis souvenirs, de petits moments, des éclats de rires programmés pour que la maison résonne de leurs rires lorsqu’ ils ne sont pas là, et que le silence de la maison se brise et cache quelque peu le bruit des sanglots de mon coeur de maman.

Quelle jolie déclaration d’amour à ses enfants! Ton texte a fait résonance dans mon cœur étant maman séparée en garde alternée.
Très beau témoignage, extrêmement touchant. J’espère ne jamais arriver à cette situation mais qui sait ce que la vie nous réserve ? Nous ne pouvons que constater les faits, les ménages qui volent en éclats. Et quand je m’imagine loin de mon petit trésor et de ceux qui, sans doute, viendront après, je sens déjà mon cœur qui pleure. Courage 🙂
Merci pour tous ces mots…qui me touchent, mais qui sont également miens…c’est si dur…nos loulous 😍😍
Merci pour ces quelques ligne. Quand j,ai commencée a lire ton texte j,ai eu un instant l,impression que c,etait moi qui écrivais. Et c tout ca je suis belle maman un week-end sur 2 et la ca devient sportif. Et la je me di que personne n,a appris a etre belle maman avec une famille recomposé. Mer i pour ta chronique. Bien des bonnes choses a toieta tes magnifiques enfants. Marjorie
C’est si vrai… je lis vos mots comme si je les avais écrit! Ils me rendent triste tellement je les ressens! 😔
Bim ! Larmichette qui coule…. C’est exactement ce que je vis depuis bientot 5 ans…. Autant la premiere annee j’ai soufflé, profité de tout ce que je n’avais plus a cause de leur pere…. Autant aujourd’hui c’est un dechirement chaque semaine d’absence… Ça, plus l’inquiétude…. Sont-ils bien et heureux ?….. Courage a toi aussi
Tes mots sont si justes…tout simplement MERCI d’ecrire cela car on se sent moins seules. Je te souhaite plein de courage, et surtout n’oublie pas que nous sommes des Wondermaman !!!!
Tout est dit… avec en plus cette ambivalence des sentiments : le bonheur de les retrouver et la culpabilité de les gronder ou de trouver dur de devoir les gérer quand je me retrouve seule avec eux en me disant que définitivement, non, ce n’était pas cette vie là que j’avais imaginée pour eux. Et puis on se dit hauts les cœurs, on se nourrit de leurs rires, de leurs bons mots d’enfants, de leurs câlins, de leur amour et on repart de plus belle !
J’ai versé ma larme tant ce que tu dis est proche de ce que je ressens… Il manque une partie de moi chaque fois que ma fille est chez son père, c’est une telle souffrance que ça coupe le souffle. Courage pour les semaines impaires…
Un joli témoignage et une tout aussi Belle déclaration d’Amour à tes enfants. Grâce à toi, on prend la mesure de la chance qu’on a d’avoir ses enfants à ses côtés H24… et pourtant, comme tu le dis si bien, des fois on aimerait tellement « faire un Break » et partir loin ! Mais ils nous apportent tellement au fond ! Notre chair, notre sang, nos Mini-nous ❤️
Et puis, toi, tu as su « sauter le pas », prendre cette décision de te séparer du Papa… mais au moins, tu l’as fait, et c’était pour toi, certes, mais aussi et surtout pour eux… Tu peux être fière ! Tu es un bel exemple 😘
Bonsoir
Merci pour cet article qui fait résonance avec ce que je vis.
Moi aussi ce soir j ai retrouvé mes princesses,on s est fait des câlins et pleins de bisous.
Je les ai couché et embrassé .
On s est dit que l on s aimait.
Nous souffrons énormément de cette situation mais il faut avancer .
Moi aussi j ai décidé de nous fabriquer des souvenirs à nous 3.
Des sorties plage ou accrobranche , un concert de Tal avec leur rêve réalisé….
Nous sommes fortes et nous voulons que nos enfants soient bien,nous ferons toujours de notre mieux .
Bonne soirée
Merci encore
Vivant cette situation, je dirais qu’une partie de nous est comme éteinte( men mode veille) quand il ne sont pas là. Et que oui on as pas vraiment le choix mais qu’on essaye de vivre avec. Le pire dans tout ça c’est quand les gens te regarde et voit que tu t’amuse un peu quand ils sont pas là!!
Bref tout ça pour dire que c’est pas simple, mais qu’on apprend à vivre avec !!!
Alors ton texte ma émue énormément, seule lames personnes ayant vécu cette situation peut comprendre et ressentir ce qu’il y a dans le cœur d’une maman à ce moment là !!!